Test de leurre, la Syclop de Mepps

Publié le 24 Décembre 2013

Test de leurre, la Syclop de Mepps

Après les leurres durs, souples et les cuillers tournantes, je m'attaque aujourd'hui à l'un des leurres le plus vieux du monde, la cuiller ondulante, mais pas n'importe laquelle, la fameuse et redoutable Syclop de Mepps.

Même si Mepps est aujourd'hui passé sous pavillon Americain, je rappelle quand même que MEPPS (Manufacture d’Engins de Précisions pour la Pêche Sportive) était à l'origine une entreprise Française crée juste avant la seconde guerre mondiale en 1938...

Le premier fleuron et invention de génie de la marque fut l'aglia, qui eut le privilège d'ouvrir cette rubrique sur mon blog, le second est sans contestation la syclop, une cuiller non plus tournante, mais ondulante.

Assez peu utilisé dans nos contrées car étant déroutante pour un débutant habitué à ramener de façon mécanique à vitesse constante, leurs homologues tournantes, les ondulantes et en particulier la syclop sont pourtant d'une efficacité remarquable entre des mains initiées.

Je parle en connaissance de cause, car j'ai été, personnellement, atteint du syndrome décrit ci dessus durant des années. Je pensais moi aussi à tord qu'une ondulante se ramenait comme une tournante et j'enchainais les capots et désillusions à son contact.

La révélation eu lieu, il y a, à peine trois ou quatre ans, en péchant avec un ami adepte du poisson mort manié qui n'ayant plus de poisson mort ce jour là, utilisa une ondulante. Cette après midi là, les poissons avaient le bec cloué et ignoraient tous les leurres durs et souple que je leur proposais. Pendant ce temps là, l'ami sorti un premier brochet, puis un second, suivi d'un troisième à l'ondulante et là ce ne pouvait plus être de la chance, il y avait autre chose... L'animation pardi ! Une animation type mort manié, revisité bien sûr, mais qui n'avait rien à voir avec du lancé/ramené mécanique.

J'ai testé quelques jours plus tard et j'ai enfin leurré mes premiers poissons à l'ondulante.

Coïncidence ou pas, j'ai remarqué que l'ondulante fonctionnait surtout quand les poissons ne prenaient rien d'autre, mais bon c'est vrai aussi que j'ai tendance à l'utiliser en désespoir de cause, quand rien d'autre ne fonctionne et quel redoutable sauve bredouille elle fait dans ces cas là...

J'ai testé différents modèles et suis resté bloqué sur la syclop. On pourrait croire au premier coup d'oeil que toutes les ondulantes sont conçues plus ou moins sur le même moule mais il n'en est rien, certaines sont parfaitement lisses, d'autres galbées, martelées, leurs formes sont aussi différentes et dans l'eau, le moindre détail change tout.

En cela, la syclop est une véritable mécanique de précision malgré son grand âge et j'ai comme l'impression que tous les fabricants qui s'en inspirent depuis, n'ont pas saisi ce qui fait son efficacité, tant pis pour eux...

Ses dix plans de réflexion et son double galbe lui donne une nage chaloupé et imprévisible des plus meurtrières sur le brochet. A part, immobile, posé sur le fond, une syclop est toujours péchante. La touche peut intervenir à tout moment, surtout d'ailleurs, lors des relachés, quand la syclop descend en feuille morte vers le fond, se qui provoque d'ailleurs de nombreuses touches ratées et de nombreuses décroches chez le pécheur pas assez attentif et prompt au ferrage. Mais même sans cela, l'ondulante est de toute façon de leurre avec lequel on rate le plus de poisson pour deux raisons, l'une propre à la cuiller et l'autre au brochet.

La première est due à la conception de la syclop et de toutes les ondulantes armées d'un unique hameçon triple placé en extrémité du leurre. Cela pose peu de soucis pour la majorité des poissons carnassiers sauf pour le brochet qui attaque toujours ses proies de travers... La seconde est due au côté maladroit d'esox lucius, surtout si l'eau est teinté. Mr esox attaque essentiellement à vue et s'il n'a pas un signal puissant lui permettant d'ajuster précisément son attaque, il se rate et doit s'y reprendre à plusieurs fois et vous vous doutez bien qu'une ondulante descendant de façon imprévisible en feuille morte n'est pas des plus facile à saisir...

Il y a, certes, des jours où le côté frustrant l'emporte après deux ou trois attaques manquées mais quand ces touches se produisent après le néant total sur les autres types de leurre, on apprend à relativiser les choses. Pour limiter ces désagréments, j'ai pris l'habitude de changer immédiatement les hameçons triples d'origine des syclop, pas assez piquant pour ferrer les attaques du bout des lèvres des brochets ni assez résistant pour faire face aux rush des silures qui s'invitent plus souvent à la fête qu'on ne pourrait le croire.

En effet, le plus gros modèle de syclop, la taille trois, ne mesure que 9cms pour 26grs, ce qui est très peu, y compris pour le brochet d'ailleurs et pourtant ce modèle est bien plus efficace que nombre de chausse pied vendu spécifiquement par certains fabriquant.

Malgré son faible poids, son côté compact en fait l'un des leurres qui se propulse facilement le plus loin; idéal pour débusquer des poissons en plein large là ou d'autres leurres ne vont pas.

Il permet aussi de pécher toutes les couches d'eau, comme un leurre souple et pour atteindre de très grandes profondeurs en lac de barrage ou lutter contre un puissant courant, rien ne vous empêche d'adjoindre une seconde palette de syclop à la première...

Seul vrai regret, mais pourquoi Mepps de se décide pas à proposer ce bijou en taille 4,5,6 ou 7 ? Les friandises c'est bien, mais un beau brochet espère souvent plus consistant !

La syclop n°3 est donc mon ondulante de prédilection pour la recherche du brochet, mais j'ai déjà utilisé la taille 1 avec succès sur la perche ou l'aspe, ramené dans ce cas en linéaire très rapide, ainsi que les tailles 0 et 00 sur la truite dans les trous et pools profond par eaux agitées, des conditions très particulière certes, mais où là aussi la syclop tire son épingle du jeu là où les autres leurres sont inadaptés ou inefficaces.

Quand on regarde, enfin, le prix modique auquel, elle est proposé (même s'il faut y ajouté le prix d'un hameçon triple de qualité), il faut toujours avoir quelques syclops dans ses boîtes à leurre car c'est souvent elles qui nous sort, au bout du compte, des situations désespérées ;).

Test de leurre, la Syclop de Mepps
Test de leurre, la Syclop de Mepps
Test de leurre, la Syclop de Mepps

Rédigé par Alex

Publié dans #Tests de Matériels

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